Les 19 et 20 septembre 2008 a eu lieu au Musée Pierre-Noël, à Saint-Dié-des-Vosges, une rencontre scientifique, organisée par ARCHEO VOSGES. Coordonnée par le Dr. A. DEYBER (archéologue et Vice-président de l’association Archéo Vosges) et le Dr. Anne GEBHARDT (géo-archéologue), cette rencontre avait pour but le développement d’un programme de recherche sur l’ évolution des milieux et peuplements dans le bassin de Saint-Dié-des-Vosges.
Durant la première journée, une vingtaine de chercheurs de spécialités complémentaires (histoire, géographie, archéologie, géologie, pédologie, botanique, géophysique…) et d’horizons divers (CNRS, Universités, ONF, INRAP,…) ont présenté leurs travaux (photo1) déjà en cours sur le secteur pour certains, ainsi que le potentiel à explorer par les nouvelles méthodologies pour les autres.
Après un discours de bienvenue par le Dr A Deyber (archéologue, administrateur civil), Daniel Grandidier, (Conservateur en chef du Patrimoine et Directeur du Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges) à présenté le contexte historique et géographique de la Déodatie, centre d’intérêt du programme. Puis un point sur le potentiel archéologique de la région fut effectué par les archéologues H. Beaudouin (préhistorien, doctorant Université des sciences humaines, Nancy 2), le Dr. A. Deyber, F. Pierre (archéologue minier, INRS, UMR 8589 Paris I Panthéon-La Sorbonne, LAMOP), et M. Michler (archéologue, INRAP). Les dernières avancées géomorphologiques sur la région ont ensuite été dévoilées par le Pr. S. Occhietti, (géomorphologue/préhistorien, Université des sciences humaines Nancy 2). Le Pr. M. Munschy, (géophysicien, EOST-Université de Strasbourg) a montré ce que la géophysique pouvait apporter aux recherches paléo-environnementales. Une large place à ensuite été faite aux spécialistes des sciences du sol comme le Dr P. Houben (sédimentologue, Université de Frankfort, Allemagne), travaillant sur l’érosion historique des sédiments et l’équipe de l’UMR 7011 de l’Université de Strasbourg (Pr. D. Schwartz/pédologue, D. Ertlen /spectrométrie infra-rouge, Dr A.Gebhardt/micromorphologie des sols) spécialisée dans la caractérisation des paléosols, leur datation et l’étude de leurs matières organiques par spectrométrie infra-rouge (NIRS).
La botanique n’a pas été en reste. Dr J. Kalis, palynologue à Université de Frankfort (Allemagne) à dressé le bilan de ses 20 années de recherches dans les Vosges. Dr S. Goepp (UMR 7011-Strasbourg), nous a présenté l’intérêt de l’étude des micro-charbons de bois du sol pour la connaissance de l’évolution des paysages.
L’approche historique, enfin, a été abordée par quelques chercheurs travaillant en Déodatie. Les archives forestières étudiées par le Dr. X. Rochel (Université des sciences humaines, Nancy 2) se montrent intéressantes pour la connaissance de l’état des forêts depuis la création des grueries au XVIèmes. De son côté, A. Claude, archiviste minier, nous à fait part des apports potentiels issus du dépouillement des archives de la Croix aux Mines. Et enfin, G. Grau, (archéologue, auditeur libre à l’Université des sciences humaines Nancy 2) nous a proposé une relecture paléo-environnementale inédite de la Guerre des Gaules.
Retenus par d’autres obligations, J. Wietold, spécialiste des macro-restes végétaux (UMR 5594, Dijon) et W.Teggel dendrochronologue (DendroLab, Allemagne) nous ont transmis leur intérêt pour l’acquisition de nouvelles données dans les Vosges , un secteur encore peu étudié dans leurs disciplines. Le Dr. E. Garnier (Université de Caen, Commissariat à l’Energie Atomique), spécialiste des archives climatiques nous a proposé de recueillir toutes les données locales qui pourraient intéresser la communauté, concernant notamment l’histoire du climat et les remaniements paysagers des fonds de vallées liés aux aménagements hydrauliques (XVIème s. à nos jours).
Les débats et discussions se sont prolongées tout au long de la soirée au cours du Cocktail offert par la municipalité de Saint-Dié-des-Vosges et d’un repas amical au musée.
Le lendemain matin, sous un soleil magnifique, toute l’équipe (Photo2) a pu visiter quelques secteurs intéressants pour des études croisées. Les différents arrêts ont permis de se rendre compte du potentiel archéologique (Le Chazeté, Les Fossottes), historique (Haut-Fer, Moulins) et paléo-evironnemental (zones humides) des hautes vallées de la Mortagne et de la Valdange. Puis après une rapide visite des carrières d’extraction de meules celtiques et gallo-romaines des « Fossottes » à La Salle, nous avons eut droit sur l’Oppidum de « La Pierre d’Appel » à Etival-Clairefontaine aux derniers éclaircissements concernant la fouille dirigée par le Dr A. Deyber il y a une vingtaine d’années (Photo3).
Après un repas tiré du sac tardif, les discussions sur l’élaboration d’une stratégie d’étude et les financements possibles du programme envisagé ont pu reprendre au Musée Pierre-Noël (Photo4).
Les prochaines étapes seront, outre l’élaboration d’un projet précis et la recherche de subventions, la mise en route de prospections et du suivi des travaux d’aménagement et forestiers hors sites archéologiques afin de récolter un maximum de données paléo-environnementales. Des « zones ateliers » pourraient ensuite être définies et confiées à différents spécialistes.
N’ayant pas pu être présent au pot amical de la veille, mais s’intéressant de près à nos travaux qui bénéficient d’une aide financière du conseil régional, Monsieur J.-M. Lalandres, conseiller régional, nous a rejoint en fin de séance pour prononcer quelques mots d’encouragement à l’intention de la communauté des chercheurs réunis (Photo5).
Un bilan complet de ces journées avec un résumé des principales communications sera publié dans le prochain bulletin d’Archéo Vosges.
A suivre donc….
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